COMORES
... Actu du 97.6
Lundi 31 Mai 2010 L'actualité mahoraise
Les diasporas comoriennes de France et de Mayotte forment un ''gouvernement de transition en exil''
Des membres des diasporas vivant en France métropolitaine et à Mayotte ont formé un « gouvernement d'union nationale en exil » pour tenter de forcer l'actuel président A.A. Sambi à quitter le pouvoir.
Officiellement le mandat du président Sambi s'achevait le 26 mai à 0 heures. Ainsi en avait décidé la Cour Constitutionnelle, la plus haute jurdidiction de l'Union des Comores. Cependant, la période de transition jusqu'à la prochaine élection présidentielle pouvait être assurée par Sambi, avec des pouvoir limités et épaulé par un gouvernement de consensus. Après trois jours de négociations, aucun consensus n'a été trouvé et Sambi a formé un nouveau gouvernement, laissant deux places pour un représentant des îles de Grande Comore et de Mohéli.
C'est donc « sur la base du constat d'échec des négociations entre le Gouvernement Fédéral et les Exécutifs des Iles » que les disporas de France et de Mayotte ont constitué ce gouvernement « pour qu'il serve de barrage, de garde-fou ».
Pour les diasporas, ce nouveau gouvernement vient « en conformité avec la décision de la Cour Constitutionnelle » remplir le vide juridique créé par la situation actuelle et « y puise sa légitimité ». Aucune information malgré tout n'a été donnée sur la méthode utilisée pour la constitution de ce gouvernement qui n'a fait l'objet d'aucun scrutin populaire.
Ce gouvernement en exil aurait tenté de « prendre en mains les locaux comoriens de l'Ambassade des Comores à Paris » pour y installer le Gouvernement de Transition en Exil. Il a dû renoncer à son projet devant « un effectif impressionnant des forces de l'ordre ». « N'étant pas de vulgaires délinquants nous n'avons pas voulu opposer aux forces de l'ordre la moindre résistance ».
« La France a une part de responsabilité importante dans la résolution de la crise et le retour de la stabilité dans le pays », a déclaré Moissuli Mansoibou, 44 ans, vice-président du gouvernement en exil, qui vit à Marseille. Il précise qu'une délégation de la communauté comorienne de Marseille, la plus importante de France, se rendra lundi à Nice où s'ouvre le 25e sommet Afrique-France, avec l'intention d'interpeller la France et les gouvernements africains sur la situation politique aux Comores.
Selon un communiqué, ce gouvernement en exil a été constitué à l'initiative des partis Mwashiwa et Jirma, ainsi que des femmes mohéliennes de France.
Ce gouvernement en exil est présidé par Amina Binti Hassani Ali, 56 ans, originaire de Mohéli et membre du collectif de Paris. Il comprend en tout dix membres habitant Marseille, Villeurbanne, Aix-les-Bains et Mayotte, la quatrième île de l'archipel des Comores, restée sous administration française et où la communauté comorienne est également importante.
Le président Sambi s'est dit disposé à quitter le pouvoir dès ce mois de juillet à la condition que les gouverneurs des îles en fassent autant, abrégeant ainsi leur mandat. Objectif : harmoniser les dates de tous les scrutins -un chaque année jusqu'en 2016- dont l'organisation plombe les finances de l'état.
Eric Trannois / Malango Actualité
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