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Samedi 29 Mai 2010 L'actualité mahoraise
Prélèvements au fond du lagon
Un voilier au look particulier, Tara, va naviguer pendant un mois dans les eaux mahoraises. Nous avons rencontré Colomban de Vargas, un des scientifiques de l'expédition, chargé de l'analyse du plancton.
«Tara Oceans » est une expédition océanographique internationale de 3 ans dirigé par Etienne Bourgeois, directeur général de la société Agnès b. et à but non lucratif. Elle navigue sous les auspices du Programme des Nations Unies pour l'Environnement.
« Les océans produisent la moitié de l'oxygène que nous respirons et, dans l'air qui nous entoure, une molécule d'oxygène sur deux provient des océans, complément indispensable des forêts » expliquent les membres de l'équipe scientifique de l'expédition Tara.
Lors de sa précédente expédition, le voilier Tara du médecin-explorateur Jean-Louis Etienne a réussi une dérive de 507 jours à travers la banquise de l'Océan Arctique, produisant des résultats scientifiques sur l'impact du réchauffement sur la banquise arctique.
Le programme « Tara Oceans » étudiera entre autre les « prairies de plancton qui absorbent plus de la moitié du gaz carbonique produit sur Terre, les océans recouvrant les 2/3 de notre planète. Nous avons la capacité d'observer le système du plancton dans son ensemble, des virus aux animaux en passant par les bactéries » commente Colomban de Vargas, chercheur au CNRS à la Station biologique de Roscoff.
Il faut rappeler que le pétrole est issu de la décomposition du plancton qui s'est accumulé au fond des océans il y a des millions d'années, piégé ensuite par le sable et les sédiments qui se sont déposés par dessus.
Depuis son arrivée, Tara a déjà prélevé 500 échantillons de plancton, dans le lagon et à l'extérieur. Son analyse permettra d'étudier « la réaction du plancton à l'acidification des océans provoquée par l'activité humaine, qui génère un rejet trop important de gaz carbonique dans l'atmosphère. Mais il faut savoir qu'il existe des régions où l'océan est naturellement acidifié, comme au large des Galapagos. Nous allons pouvoir comprendre comment le plancton s'est adapté à ces régions plus acides » concluait Colomban de Vargas.
Une autre équipe, celle de Francesca Benzoni, va s'atteler à l'analyse génétique des massifs coralliens et à la mortalité qui sévit dans le lagon mahorais.
Par Annette Lafond / Malango Actualité
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